Origines de l’équithérapie et rôles du cheval dans la médiation

 

 

L’histoire de l’homme est marquée par les interactions entre l’homme et le cheval.

 

Les apports du cheval pour l’être humain sont connus depuis l’antiquité.

 

Déjà au Ve siècle avant JC, le philosophe et stratège Xénophon, écrit : « le cheval est un bon maître non seulement pour le corps mais aussi pour l’esprit et le cœur ». Diderot dans son encyclopédie écrit un traité intitulé « de l’équitation et de ses conséquences pour se maintenir en bonne santé et pour la recouvrer », signifiant ainsi l’ouverture de l’équitation à des fins thérapeutiques, portée par les sciences médicales.

 

 

De plus en plus, l’homme prend en compte le bien-être animal, cherche à comprendre son comportement, ses modes d’apprentissages afin de nouer une relation de partenariat plus que de dominance dans le but d’établir un lien d’égal à égal entre êtres vivants, différents et interdépendants.

 

Cette prise de conscience marque la volonté, pour un nombre croissant de personnes, d’un rapprochement vers la nature, d’un retour aux sources, à sa part animale en tant que part intime de soi.

 

 

Le mot animal vient du mot « âme », « anima » en latin. Le terme âme apparaît d’abord au Xe siècle, dérivé du latin anima qui définit la part immatérielle d’un individu, son principe spirituel de vie, son âme. Puis deux siècles plus tard, se construit animal : celui qui est animé par ce souffle vital.

 

L’animal a été introduit dans la thérapie à la fin du XXe siècle.

 

Sandrine Willems montre dans son livre que « les animaux sont loin de se réduire à de simples substituts affectifs ; ces êtres auxquels certains chercheurs commencent à reconnaître le statut de sujets peuvent penser les maux de l’âme ».

 

L’équithérapie fait partie des thérapies à médiation animale ou zoothérapie, avec la spécificité propre du cheval.

 

 

 

Définition de l’équithérapie :

 

L’étymologie du terme équithérapie est : « equus » (cheval, en latin) et therapeia (cure ou soin en grec ancien). La Société Française d’Equithérapie (SFE), définit l’équithérapie comme étant « une prise en charge thérapeutique médiatisée par le cheval et dispensée à une personne dans ses dimensions psychiques et corporelles ». C’est une relation tripartite : le cheval, le patient, le thérapeute.

 

Le Dr Rosa Pérez décrit cette relation : « Le rôle du cheval est celui du médiateur, facilitateur. Il est là pour ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques, mais il ne soigne pas. Le rôle du soignant revient à l’équithérapeute, qui est spécialement formé à la connaissance, et au maniement de son partenaire, le cheval, mais aussi et surtout, il possède des connaissances et une pratique dans l’accompagnement thérapeutique ou éducationnel ».

 

 

 

L’exercice de l’équithérapie :

 

L’équithérapie s’adresse à toutes personnes présentant des difficultés physiques, psychologiques et sociales ou recherchant un développement personnel. Elle vise la diminution des symptômes psychopathologiques, l’amélioration de la qualité de vie, le mieux-être des personnes.

 

 

Elle est exercée par des professionnels diplômés qui possèdent une expérience et une formation dans les milieux médico-sociaux. Chaque thérapeute oriente sa prise en charge des patients en fonction de sa formation initiale et des besoins du patient. Le travail thérapeutique implique la connaissance de la pathologie du patient, la mise en place des objectifs thérapeutiques, la garantie d’un cadre thérapeutique pour permettre une prise en charge dans le respect de chacun, la mise en œuvre des objectifs thérapeutiques dans un cadre sécurisant et étayant.

 

 

Par ailleurs, le thérapeute est signataire d’une charte d’éthique et de déontologie. Il doit exercer en conscience de ses limites professionnelles et personnelles, savoir remettre en question sa pratique, la confronter lors de supervision, faire preuve de discernement, être vigilant au cadre et au processus. Il est aussi important de ne pas s’enfermer dans ce cadre. Une souplesse est nécessaire afin de permettre un espace où pourra émerger « le matériau » : acte, mot(s), émotion, qui sera source d’évolution, de transformation, support de réflexion que le sujet peut s’approprier, porter à sa conscience, accompagné par le thérapeute.

 

 

Cet espace thérapeutique est aussi un espace créatif et ludique dans lequel le patient va ou pourra s’investir, selon son histoire ou sa problématique.

 

Quel que soit l’objet de sa prise en charge, le patient est avant tout un individu à part entière et son trouble, son handicap ou autre, ne le définit pas. Le thérapeute se doit de construire la relation thérapeutique dans la bienveillance et la prise en compte de la singularité de son patient.

 

La justesse du thérapeute passera par l’équilibre entre observation et intervention, par le soutien physique et psychique qu’il apportera à son patient. Il s’agit aussi d’offrir consciemment de l’espace afin que le patient trouve par lui-même le chemin de son autonomie (expérimentation par essais / erreurs, exprimer une demande, un besoin…).

 

 


Le cheval : symboliques et Atouts

Au fil des siècles, l’homme a noué un lien avec le cheval : à la fois chassé pour sa viande par l’homme préhistorique mais aussi largement admiré et représenté comme un animal totem dans les magnifiques peintures rupestres, comme en témoigne la grotte de Lascaux.

 

Dans l’agriculture, les guerres et autres conquêtes, les transports, le sport, ou comme faire- valoir de réussite sociale ou de puissance, le cheval a toujours occupé une place importante dans notre Histoire. Il est présent dans notre inconscient collectif.

 

Aujourd’hui, la relation avec le cheval évolue, nous prenons de plus en plus en compte son comportement (éthologie équine) pour construire une relation de confiance respectueuse de son bien-être. L’Homme est attaché à cette relation avec lui car il y gagne psychiquement grâce à la nature même du cheval et à ses différentes symboliques conscientes et inconscientes.

 

 

 

A.    Symbolique des pulsions de vie et de mort.

Le cheval est un support de projections conscientes et inconscientes, de fantasmes, d’identifications. La symbolique du cheval est paradoxale : emblème de puissance, de gloire, de liberté, d’énergie vitale, d’impétuosité du désir, de Vie, et par ailleurs, de force incontrôlable, imprévisible, qui peut faire chuter, blesser, emporter, tuer. Il réunit les deux forces pulsionnelles de vie et de mort : Eros et Thanatos. Ainsi, il peut nous permettre de plonger dans nos profondeurs archaïques.

 

C’est à cette peur inconsciente de la mort, de l’effondrement, que les jeunes surdoués vont se confronter. Peur de la mort avec laquelle, ils peuvent aimer flirter… Cette peur est à la base de leur insécurité intérieure.

 

Par ailleurs, peuvent émerger, d’autres peurs qui seraient « comme mourir » si elles advenaient. Elles sont comme des poisons émotionnels et emprisonnent leur liberté d’être : la peur d’être envahit, la peur du rejet, la peur de l’abandon, la peur de la honte, la peur d’eux- même, de leur puissance, de la violence de leurs émotions. Ces émotions qui pourraient les tuer.

 

Ainsi quand la peur du cheval est nommée…de quelle peur s’agit-il vraiment ?

 

 

 

A.    B. Symbolique de notre animalité.

Selon J. Chevalier et A. Gheerbrant, dans leur dictionnaire des symboles : « le cheval symbolise les composantes animales de l’homme ». Il nous relie à notre part instinctive, intuitive et nous permet de la développer. Il nous relie à notre Vérité car la rencontre avec notre Soi est de l’ordre de l’intuitif et du sensitif.

 

Impossible de tricher avec le cheval, les masques du faux-self tombent petit à petit. Dans cette relation les jeunes surdoués pourront réveiller, révéler leur intuition, leur sensibilité. Ils pourront se libérer du contrôle qu’ils s’imposent, le contrôle comme défense, pour ne pas être emporté par leur sensibilité et la puissance de leurs émotions… pour ne pas être ce qu’ils sont, puisque ce qu’ils sont, ne peut exister dans un monde normé.

 

Dans le cadre bienveillant de l’équithérapie, le patient pourra trouver un espace où, en miroir du cheval, il se découvrira, apprivoisera sa liberté d’être, osera être. Dans la différence du cheval, il reconnaîtra sa propre différence. Le cheval sera son partenaire pour qu’il devienne ce qu’il est.

 

 

 

A.    C. Symbolique maternelle

Le mot « maternel » évoque la douce protection, la sensation d’enveloppement chaud, doux, dans la sensualité du portage, des caresses et du regard bienveillant dans lequel émane l’amour inconditionnel de la Mère pour son enfant. Regard dans lequel celui de l’enfant plonge, lui donnant la sensation d’exister, digne d’amour et de soin. À l’écoute de la vulnérabilité de son enfant, elle le porte, l’entoure, le nourrit, crée les conditions d’un environnement sécurisant qui permettra à l’enfant de construire les premières fondations de sa sécurité intérieure.

 

Le cheval permet de ressentir, de retrouver ces premiers émois dans la réciprocité de la relation qui va se créer entre lui et le patient : les mains dans la crinière, le visage contre l’encolure presque enfoui dans la crinière, la chaleur, la douceur du poil, la rondeur des courbes, le souffle chaud qui sort des naseaux sont autant de possibles revivances des premiers liens maternels. Porté par le cheval, allongé sur lui, le patient peut revivre ces sensations archaïques, ou vivre ce dont il peut manquer : du soutien, être porté sans attente, se reposer sur et cesser de lutter, de faire. Moment de lâcher-prise où le patient peut se laisser aller à être. N’est-ce pas de cela dont les jeunes surdoués ont besoin ? Un espace de calme, d’apaisement où ils peuvent déposer les armes ou apprendre à le faire, un espace bienveillant dans lequel ils peuvent laisser vivre leurs émotions et leur sensibilité.

 

Le non-jugement, l’inconditionnalité sont au cœur de la relation d’amour entre la mère et son enfant. C’est aussi ce qu’offre le cheval. Il est non jugeant, il est là, présent, non-intrusif, sans attente. Il réagit par rapport à un comportement, ce qui est distinct du Soi.

 

Cet espace de non-jugement accueille la différence. Le patient s’ouvre à la différence du cheval et apprend à accueillir la sienne. La relation se renouvelle toujours, il n’y pas de passif. Elle se déroule dans l’instant et, de fait, est toujours renouvelée en fonction de ce qui émerge. Elle permet ainsi de s’acquitter progressivement de la peur du jugement, de ne pas être suffisamment bon et de la peur du regard de l’Autre perçu comme intrusif. En tout cas, le cheval offre cette permission de vivre cette expérience de non-jugement, un espace où le « Je » a la permission de se créer pour marquer son empreinte.

 

La parole n’est pas non plus la condition du lien avec le cheval, comme le sont les premiers échanges avec la mère. Dans l’expérience non-verbale, le surdoué apprend à se taire et laisser son corps, ses émotions prendre leur place. Penser, conceptualiser ne sont pas utiles dans l’instant de la relation et dans le mouvement de celle-ci. L’élaboration mentale immédiate de l’expérience vécue ou de celle à venir coupe d’une partie de Soi. C’est cette partie que le surdoué à tendance à laisser en jachère.

 

 

 

A.    D. Symbolique du féminin.

Le cheval est associé également au féminin. Le féminin est associé à la sensibilité, l’intuition, la vulnérabilité, au mystérieux. La vulnérabilité du cheval est exprimée par rapport à sa nature de proie. Il est en hyper-vigilance, tous les sens en éveil pour assurer sa survie face au danger, au prédateur.

 

C’est ce que peut ressentir le surdoué, hypersensible, lorsqu'il y a trop de regards, de questionnements à son encontre, trop d’informations, de demandes, il se sent envahi. Il va ressentir cette sensibilité comme une faille et son principal système de défense sera la fuite, tout comme le cheval, l’amenant à de nombreux comportements d’évitement.

 

Dans la relation qu’il va construire avec le cheval, et grâce à l’effet miroir, les jeunes surdoués apprendront que cette sensibilité n’est pas un handicap mais au contraire une force. Ils apprendront à mieux l’apprivoiser et à l’intégrer dans leur communication.

 

Nous souhaitons également aborder, avant de clore cette partie sur la mère et le féminin, une autre dimension du terme « mère ». Une dimension, peut-être spirituelle, mais qui est aussi importante et nommée par nos ancêtres proches de la terre et des animaux : la Terre en tant que Mère de tous les hommes. La Terre comme source de vie et nourricière ...

 

Les sabots du cheval foulant la terre, représentent l’énergie de l’ancrage.

 

Pourquoi en parler ici ? Parce qu’en relation avec le cheval, nous pouvons développer notre présence à nous-même et notre ancrage à la terre. Les personnes trop pensantes -donc les surdoués- ont un esprit qui s’échappe. Ils ne sont pas dans l’instant présent, présent à eux- même car ils sont dissociés. Grâce au contact avec le cheval, dans cette la relation qui se fait à pied (les pieds sur terre), il prend appui pour se tenir seul en contact avec lui-même. Cette présence à soi permet de développer la conscience de soi.

 

 

 

A.    E. Symbolique paternelle

Le cheval a des significations symboliques de puissance, de force dans de nombreuses cultures à travers le monde. L’histoire des puissants et des grands conquérants, des hommes de pouvoir s’est construite avec le cheval et nombre de représentations au travers de sculptures et peintures le démontrent. Un dirigeant a pour vocation de se conduire « en bon père de famille », c’est-à-dire de veiller à la sécurité de ceux dont il a la responsabilité, de fixer un cadre, des règles, de légiférer pour assurer le fonctionnement du pays et par ailleurs de savoir l’ouvrir vers l’extérieur pour en permettre son développement.

 

Le père joue un rôle important dans le développement de l’enfant et de l’adolescent. Il est un soutien à la mère dans la petite enfance et participe ainsi à créer un environnement suffisamment bon. Selon Freud, il est l’élément essentiel, organisateur du psychisme lors de la période phallique et œdipienne. C’est une période qui marque la fin de la relation fusionnelle à la mère, la génitalisation de la libido, l’orientation vers les objets extérieurs, l’ouverture au système de Loi, aux notions d’interdits et au phénomène social. S’organise à partir de là, le Surmoi (instance des règles et des normes, conscientes et inconscientes de notre personnalité, siège des jugements et critiques du sujet envers lui-même) et l’idéal du moi (modèle d’identification désignant les valeurs positives auxquelles le sujet aspire).

 

Ces composantes de la personnalité seront révélées dans la relation avec le cheval et le cadre thérapeutique au travers du langage : « il faut/je dois/je ne peux pas/je ne suis pas capable » etc. ou des émotions : colère, tristesse, abattement par rapport à la frustration de ne pouvoir accéder à l’idéal de soi ou de l’autre lors de certains exercices.

 

À l’adolescence, le père encourage la prise d’autonomie vis-à-vis de la mère et à ce qu’il prenne sa place et se projette dans le monde extérieur, tout en maintenant son équilibre.

 

Les fonctions paternelles seront à vivre réciproquement avec le cheval.

 

En effet, le cheval prend une fonction paternelle à travers le respect qu’il impose de part sa stature, le respect de la prise en compte de ce qu’il est, pour interagir et construire une relation positive avec lui. Il impose des limites et permet donc de savoir où est sa place. Sa présence non-jugeante et non-intrusive véhicule un sentiment de sécurité. Le thérapeute accompagnera, renforcera, par sa présence et le cadre qu’il fixe, cette sensation de sécurité. Ce dernier accompagnera progressivement la prise d’autonomie du patient dans les différents temps avec le cheval.

 

Le cheval ne fait pas partie des désirs de l’autre, il renvoie donc à un principe de réalité et permet au patient de trouver la juste position entre désir et réalité. Ce dernier va se confronter aux limites et créer un nouveau projet pour s’adapter.

 

Réciproquement, l’adolescent surdoué trouvera dans cet espace la possibilité de développer sa capacité à s’affirmer en posant des limites au cheval.

 

 

 

A.    F. Symbolique du masculin

La symbolique masculine du cheval est celle de l'énergie sexuelle, comme énergie de vie, de puissance primitive. Le cheval a donc une symbolique phallique. Le monter, c'est avoir, ressentir, cette énergie. Dans les stades du développement psychique de l'enfant selon Freud, le stade phallique (de 24 mois à 4 ans) est celui de la prise de conscience de la présence ou de l'absence de pénis. Les parents sont vécus en fonction de leur puissance (la possession d'un pénis) et de leur faiblesse (absence de pénis). Le phallus est le symbole universel de virilité, assimilé à la puissance et à l'autorité.

 

Le stade phallique est en étroite corrélation avec le complexe de castration et le développement du complexe d'Œdipe. Le cheval, par sa force symbolique, offre une possibilité de régression à ces stades et de dépassement de la peur archaïque de la castration pour reprendre confiance en soi et dépasser le sentiment d'impuissance.

 

 

 

A.    G. Support narcissique : idéal du Moi et représentation de soi

Le cheval évoque pour beaucoup beauté, élégance, noblesse ainsi que fougue, liberté et douceur. Le patient projette, sur le cheval, ses valeurs, son aspiration à Être, son idéal du beau, du sublime, du divin. Réussir à mener le cheval participe à l’estime de soi. Par un effet miroir, le patient se sent valorisé, et fier. La réussite du lien établi avec le cheval et la capacité à le mener permet au patient de ressentir une grande satisfaction et contribue ainsi à la restauration de la faille narcissique. En revanche, la difficulté à se faire comprendre du cheval, à le mener, entraînera une frustration, vécue comme une impuissance. Ce sentiment d’impuissance, source de tristesse ou de colère, va le renvoyer à sa condition d’homme et donc à ses limites par rapport à l'idéal qu'il voudrait pouvoir créer. Il fait ainsi l’apprentissage de l’humilité sans remettre en question la valeur de son existence.


H. Revélateur de notre communication avec l'autre et avec soi
Comme nous l'avons déjà dit précédemment, le cheval a un mode de communication archaïque, c’est-à-dire qu’il se comporte selon son instinct, les informations qu’il reçoit au travers de ses sens (vue, odorat, ouïe) et communique de façon non-verbale par ses mouvements corporels et au travers de ses différents types de hennissements. Le cheval communique également de façon infra-verbale avec ses congénères. Ses sens très développés lui permettent de capter les moindres mouvements, les émotions, les odeurs, les incohérences entre notre langage corporel, nos émotions et l’intonation de la voix. On ne peut tricher avec lui.

Notre point de ressemblance avec le cheval est cette communication non-verbale qui prédomine chez l’homme. Notre langage non-verbal est également notre langage archaïque. Rappelons ici que notre Moi est avant tout un moi corps. Cette communication non-verbale, occupe 55% du message que nous envoyons à autrui. Par ailleurs, notre pensée et nos émotions vont se traduire dans le para-verbal, c’est-à-dire, le volume, l’intonation, le rythme de notre langage et ce pour 38% de ce message. Enfin, les mots que nous employons seront aussi le reflet de nos pensées, de nos croyances conscientes et inconscientes. Les mots occupent 7 % du message que nous transmettons.

Le cheval va révéler cette communication non-verbale dont nous n’avons pas conscience ainsi que l’énergie physique et psychique que nous sommes capables d’investir pour créer et maintenir la relation de communication avec lui.

Le cheval diffère de nous dans le fait qu’il n’interprète pas, ne juge pas, n’anticipe pas, n’élabore pas de stratégie. Il est dans l’instant, entier. Animal grégaire, sociable et curieux, il va jauger la compétence de celui qui le guide pour assurer sa survie (comme dans le troupeau). Le patient capable de guider le cheval est celui qui saura suffisamment faire preuve de leadership.

Le cheval va révéler la cohérence de sa communication, ses émotions, son énergie. Il va révéler les incohérences entre l’état interne du patient et ce qu’il donne à voir et à entendre à l’extérieur. Le thérapeute accompagnera cette lecture pour faciliter la prise de conscience de ce que révèle l’expérience et accompagner, avec le cheval, le développement d’une communication authentique.

La communication qui s’instaure avec le cheval se construit dans une adaptabilité réciproque des émotions, des sensations (isoesthésie) et des mouvements (isopraxie) telle la communication première entre la mère et le bébé.

Nous venons de voir ainsi dans cette partie théorique, combien le cheval, dans toutes ses dimensions, apporte une grande valeur ajoutée au travail du thérapeute. Ils sont tous deux partenaires pour offrir un espace riche, créatif, structurant, permettant à la fois une régression psychique salutaire et un tremplin vers une réalisation de soi authentique dans l’affirmation libérée de son identité.